Le flamenco par régions

Publié le par AnA RUIZ CASTRO

La création des différents genres est due aux manières variées de s'exprimer musicalement que l'on rencontre dans chaque région d'Andalousie. C’est la raison pour laquelle l’étude de ce que l’on appelle lo jondo permet de procéder à une classification par provinces.


Almería
La raison pour laquelle la province la plus à l’ouest d’Andalousie s’avère être une enclave de création en matière de flamenco est absolument claire et définie: on découvre en 1838, dans la Sierra de Almagrera le filon Jaroso, un noyau minier qui commença à attirer de nombreux travailleurs, et avec eux, le chant. C’est ainsi que surgit la taranta. Aujourd’hui, son plus grand interprète s’appelle José Sorroche.

Cádiz
Cadix est la ville mère des cantiñas, appellation regroupant d’autres chants tels que les alegrías, la romera, le mirabrás ou les caracoles. On doit également à cette province les styles de ida y vuelta (qui a connu une transformation hors d’Espagne), en provenance d’Amérique à travers le Port de Cadix.
De nombreux gitans à la recherche de travail sont venus s’installer à Xérès et dans sa campagne, situation qui a rendu propice l’arrivée du chant depuis plus de deux siècles.

Córdoba
Le premier grand chanteur connu à Cordoue a également été matador. Il s’agit de Ricardo Moreno Mondéjar, également connu sous le nom de Juanelero el Feo. Cet artiste a repris le style de la soleá  de Triana dans la version de Ramón El Ollero et il l’a adapté en créant une modalité cordouane. Mais Cordoue est également célèbre en raison de sa grande variété de fandangos. Tous ont été interprétés au cours des dernières années par Antonio Ranchal et Pedro Lavado. Et c’est enfin à Puente Genil que surgit le zángano, morceau diffusé dans les années soixante par Fosforito et qui constitue le legs de José Vedmar El Seco. Il y a également dans la province de Cordoue, un vaste glossaire de chants de la campagne, tels que la trilla, la temporera et la pajarona. On attribue en outre à cette province la création de la serrana.

Granada
Dans cette province perdure un style folklorique qui n’a pas encore été élevé à la catégorie de genre artistique: la zambra. Il s’agit en réalité du nom générique désignant aussi bien les spectacles des gitans au Sacromonte que les salles dans lesquelles ils ont lieu. L’un des premiers interprètes de zambra connu est El Cujón. Il faut également mentionner un autre chant par fandangos incontournable, créé par Frasquito Yerbagüena et, bien entendu, la granaína et la media granaína qui, même si elles ne trouvent pas leur origine à Grenade, furent créées par Antonio Chacón, ont accueillies par la province comme chants de la région. Et enfin le tango de Graná, un autre style propre à la région, une variante au rythme plus lent et aux cadences graves.

Huelva
C’est le berceau du fandango. La totalité du riche héritage folklorique de la province commença à devenir l’expression de Huelva à partir de 1800, lorsque l’archéologue et ingénieur français Ernest Delgny redécouvrit les minas de Alosno. À partir de ce moment, il a été possible d’étudier une infinité de styles différents, dont il faut citer les quatre principaux interprètes : José Rebollo, Paco Isidro, Antonio Rengel et Paco Toronjo. Parmi les styles les plus connus, se trouvent ceux de Alosno, los choqueros, ceux de Almonaster, ceux de Santa Eulalia, ceux del Cerro del Andévalo, ceux de Encinasola, ceux de Calañas et ceux de Cabezas Rubias.

Jaén
Comme à Almeria, le chant arrive dans cette région grâce à l’essor minier, raison pour laquelle son style principal est celui de la taranta. On trouve également dans cette région les chants par temporeras, dont le plus fameux est celui de la aceitunera. L’un des représentants les plus importants de son histoire fut le chanteur de Andújar Rafael Romero El Gallina.

Málaga
Cette province est celle où abondent le plus grand nombre de styles abandolaos. Il faut distinguer trois groupes stylistiques dominants: la verdial –chansons folkloriques propres à la Axarquía- le fandango abandolao et la malagueña. Pour ce dernier, il est inévitable de citer La Trini, El Pena, El Canario, El Perote, El Maestro Ojana, Baldomero Pacheco et El Cojo de Málaga.

Sevilla
Dans cette province, l’attribution des chants est répartie en quatre grands noyaux: Triana, Utrera, Alcalá et Lebrija. Des faubourgs de Séville, naissent la toná, la soleá  et leurs variantes, le tango et plusieurs styles de seguiriya. À partir de cette ville, où Frasco el Colorao, El Ollero, el Sordillo, Manuel Oliver ou Paco Taranto forgèrent leur art, le chant part vers d’autres villages, de telle sorte qu’un style caractéristique de soleá  surgit de Alcalá à l’initiative de los Gordos.
Il faut également mentionner le cas de Utrera, où s’établit Mercé la Serneta, originaire de Xérès, afin de créer une mélodie légitime et originale par soleá.
Juliette DELATTRE

Publié dans EL ARTE Flamenco

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